Une épopée cubaine (Novembre/Décembre 2008), par Laurent.

Il est des voyages lointains dont on ignore forcément à l'avance quel sera le contenu... Nous avions bien un carnet de route constitué de "vouchers" (bons d'échanges fournis aux prestataires durant le périple) mais rien ne laissait présager un voyage aussi "riche" de rencontres, d'émotions et de bons moments. Ce voyage à Cuba fût simplement fantastique, en voici le récit... Bonne lecture !

Ceux que la lecture peut "barber", ce qui se conçoit, peuvent aller directement sur le diaporama.

Voilà deux ans qu'on avait projeté d'y partir tous les quatre ensemble, et nous y sommes parvenus en cette fin d'année 2008, sur deux semaines entre novembre et décembre. A priori la période "humide" est terminée et on entre dans la période "sèche". C'est plutôt vrai. Nathalie et moi, tout excités à l'idée de ce départ de l'autre côté de l'Atlantique, sommes tout heureux de retrouver Cathy et Thierry à l'aéroport de Roissy, notre avion en provenance de Toulouse étant plus matinal que le leur venu de Nantes. Après des retrouvailles chaleureuses, nous errons un peu dans les travées de l'immense aérogare, entre halls et portes, boutiques duty-free et larges vitres sur les avions qui attendent bien sagement l'heure du départ, sous un ciel gris, froid, j'allais dire parisien, qui se mouchette joliment de flocons !

Perso j'appréhende un peu l'avion, ce n'est vraiment pas ce que je préfère, mais l'embarquement a bien lieu, sans souci particulier, et le retard pris au roulage est encore accentué par la nécessité exprimée par le commandant de bord de passer l'appareil au dégivrage avant de décoller... Si ça peut permettre d'éviter un crash, on n'est pas à trente minutes près ;-)
Le vol est long, sans fin comme le jour ensoleillé qui semble nous marquer à la culotte pendant les dix bonnes heures de vol nécessaires à rallier l'île de Cuba.
Quand nous touchons le sol, le soleil se couche enfin, et dans la chaleur tropicale, nous passons devant les douaniers (et les caméras) de Castro dans des boxes individuels où le sourire n'est pas de mise. Heureusement les ratures que j'ai faites sur ma carte de séjour ne retiennent pas l'attention de la douanière zélée qui vérifie que j'ai bien la même tronche que la photo sur mon passeport (Merci Nat d'avoir rattrapé ma bourde). Nous avons tous les quatre le droit de fouler le sol cubain ! Yesssss !

Nous récupérons nos bagages, puis sommes pris en charge par Havanatour pour un transfert vers notre hôtel situé dans la vieille ville de La Havane. Nous avions lu de ci de là que la conduite cubaine était particulière, et qu'il était fortement déconseillé aux non-initiés de se lancer dans la conduite de nuit... Ce premier tour de taxi confirme nos lectures. Thierry, placé devant a du apprécier le tour de manège ! Vu de l'arrière du Hyundaï, c'était déjà riche en émotions. Comme il fait sombre dehors, nous ne pouvons malheureusement pas poser un premier regard sur la ville. Vivement demain matin !

Arrivés à l'hôtel, nous passons par les chambres, petite douche pour se remettre en forme (il est quand même 2 heures du mat' en France !) avant d'aller savourer un premier mojito tous ensemble ! Super, enfin nous pouvons nous poser un peu, tandis qu'un groupe musical sonorise agréablement sur des rythmes latino le superbe hall de l'hôtel Sévilla Mercure. Il est environ 20h00 locales, il fait bon, tout est grand ouvert, les courants d'air ne sont même pas frais, et dire qu'il neigeait à Paris ! Nous ne nous éternisons pas, tout le monde sera au lit vers 22h00, après un repas plutôt moyen, qui maleureusement donne le ton (sans jeu de mot) : la bouffe n'est pas le fort des cubains...

 

Jour 1 - Lundi 24/11 - La Havane, vieille ville à pieds.

Il fait jour, allez hop tout le monde sur le pont. Le petit déjeuner est à la hauteur du repas de la veille, passons. Heureusement Monsieur Omelette rattrape un peu tout ça, et le moral est au beau fixe, on a vraiment hâte de découvrir enfin la ville, de sentir l'ambiance, de voir les gens, les rues, les monuments et les fameuses voitures américaines, aussi symboliques de Cuba que les cigares...

Nous sortons de l'hôtel vers 9h00, la douce chaleur est déjà là, tandis qu'après seulement quelques pas dans la rue, on nous propose balade en calèche, en taxi, ou on nous demande une pièce, du savon, des vêtements. Les sorties d'hôtel sont logiquement prises d'assaut par toutes sortes de gens en quête de quelque miette touristique. Nous déambulons dans de larges rues agréables, passons le musée des arts, puis petit à petit ça se peuple. Les premières impressions sont fortes : tout ressemble aux cartes postales. Voitures américaines allant de très pourries à superbes, panaches de fumées d'échappements bleues ou noires, beaucoup de gens dans les rues, chaleur, alternance de bâtiments superbes et de ruines. Nous avançons tranquillement, savourant ces premières minutes de découverte.
Un homme nous propose alors de nous aider, nous refusons gentiment. Il comprend que nous sommes Français et nous explique qu'il a un ami qui est professeur de Français, et que justement il est là, juste un peu plus loin et qu'il serait super ravi de parler à des Français. Vu que l'homme est courtois, nous acceptons volontiers et rencontrons son ami, propre sur lui, chemise à carreaux, pantalon à pinces, qui a l'air tout heureux de pouvoir parler à de "vrais Français". Il nous explique que c'est super pour parfaire son accent, et qu'il aimerait bien qu'on passe un peu de temps ensemble, juste le temps de sa pause, pour qu'il nous explique en quoi consiste son travail, qu'il nous donne l'adresse de son école, et tout et tout. Bref nous nous laissons gentiment embarquer dans un tout petit troquet, typique. Son ami m'offre un cigare qu'il avait dans sa poche. Gêné je lui explique que je ne fume pas, je suis surtout embarrassé à l'idée du prix d'un cigare et trouve ce cadeau démesuré. Je n'y touche donc pas, le laissant sur la table, pudiquement, tandis que le prof de Français poursuit ses explications et commande à boire pour nous tous... Là, ça commence à sentir l'embrouille. Heureusement les mojitos servis ne sont pas trop (voire du tout) alcoolisés. Puis on nous propose des cigares, et malgré notre refus, le prof s'absente et revient avec une grosse poignée de Havanes de marque inconnue (securos ?). Bref, voyant que nous ne souhaitons pas faire affaire, l'heure de sa pause prend subitement fin, notre autre nouvel ami remballe dans une pirouette subtile le cigare qu'il venait de m'offrir, il ne nous reste qu'à nous acquitter de l'addition des mojitos. Les plus chers et les moins bons de tout notre périple. A peine une demi-heure livrés à nous-mêmes et déjà une gentille petite arnaque... On en rigole encore !

! Bon à savoir : Si quelqu'un vous aborde et vous demande si vous êtes arrivé la veille, répondez que vous êtes là depuis une semaine, celà signifiera que vous êtes rôdé à ce genre de petite embrouille et on vous laissera peut-être plus facilement tranquille !

Du coup, nous abordons la suite un peu plus défensivement. Nous enchaînons Parque Central, Capitolio, calle Brasil, déambulant au feeling dans des rues aux bâtiments délabrés. Nous prenons le temps, tranquillement, comme pour mieux digérer ce que nous voyons. C'est poignant, la pauvreté saute aux yeux, les quelques échoppes grand-ouvertes sont quasi-vides, les installations électriques, les revêtements des sols, les maisons (pourtant d'architecture superbe), les autos, les motos, les vélos... tout ce qui est matériel part en lambeaux, comme l'image que l'on a d'une ville après la guerre. Cette matinée est réellement impressionnante, je ne m'attendais pas à un tel dépaysement, ni a une telle pauvreté. L'autre aspect surprenant est la tranquillité des gens. Ils y vont à un rythme vraiment cool, et malgré la précarité ambiante, on ne les sent pas désemparés. Leur vision des choses est forcément différente de la nôtre, tant notre environnement matériel diffère. Au début j'hésite à faire des photos de leur vie de tous les jours, je me sens trop "voyeur" de leur pauvre condition. Mais ils sont super sympas, il est aisé de nouer le dialogue avec eux, même si, et c'est légitime, ils essaient toujours de soutirer un peu d'argent.

Nous laissons plaza vieja, superbe, et arrivons dans les plus vieux quartiers, nettement mieux entretenus. Le soleil tape juste ce qu'il faut, c'est génial. Puis nous faisons un premier passage dans une banque pour faire du change. Ca aussi, il faut le voir : un homme armé gère la porte d'entrée, fait s'asseoir les clients. Interdiction de rester debout, pas plus de dix personnes dans la banque, et une seule par guichet ! On ne plaisante pas avec l'oseille ici ! Nous poursuivons par plaza de armas, magnifique place arborée entre autres de palmiers royaux, l'arbre emblématique de Cuba, bordée de bâtiments très bien restaurés. Premiers achats : des cartes postales. Le prix payé ne correspond pas au prix affiché... Bizarre, enfin on ne chipote pas pour quelques centimes de CUC ($).

Un coup d'oeil sur le castillo de la real fuerza, le plux vieux fort de La Havane et nous arrivons après quelques petites rues sympas sur la place de la cathédrale, bondée de monde. L'église San Cristobal domine une place bordée d'habitations à arcades, très latines. Un groupe d'anciens joue de très bons morceaux typiques à la demande des touristes. On baigne dedans ! Mais l'heure du déjeuner se fait sentir et sur les conseils du routard, nous choisissons le café O'reilly pour nous sustenter. Ambiance chaleureuse dans ce bar, avec (encore) un groupe musical, et un dessinateur-croqueur qui nous offre fort sympathiquement de superbes caricatures. Je passe sur la pizza "atune" que mon oreille a malencontreusement traduit en "à tout", ce qui ne signifie pas du tout la même chose en terme de garniture. D'autant plus que le "atune", soit le "thon" ornant ma pizza n'est pas de la première fraîcheur. L'odeur de ma pizza se rapproche étrangement de celle émanant des poubelles des rues voisines. Bref, pas une réussite, ça aura au moins le mérite de faire rire mes compagnons de voyage :-) J'éviterai personnellement le "atune" pour toute la suite du voyage. Trouver un lieu de restauration digne de confiance n'est pas chose aisée dans la capitale cubaine, il faut le savoir !

Nous passons le début de l'après-midi à déambuler dans les vieilles rues, assistant passivement au spectacle de la vie quotidienne des cubains. Les boutiques d'approvisionnement officielles (celles dans lesquelles les cubains utilisent leurs carnets de rationnement) se repèrent facilement aux files d'attente sur les trottoirs, lorsqu'elles sont achalandées. Sinon elles sont vides de tout, mais ouvertes. D'ailleurs d'une manière générale, tout ici est ouvert sur la rue : les commerces bien sûr, mais aussi les ateliers (il y a pas mal de menuiseries dans la vieille ville), les écoles, les dispensaires et surtout les habitations. Comme si les portes ne servaient à rien. Elles sont parfois remplacées par des grilles, mais portes et fenêtres sont quasiment toujours grandes ouvertes.

Au gré des rues nous avançons, de curiosité en curiosité, tranquillement, en nous mettant au rythme cubain. Nous repassons "parque central", et poursuivons sur Neptuno, une large rue piétonne qui grouille de monde. Nous avons l'espoir d'y trouver le fameux buena vista social club, en vain. Notre guide du lendemain nous apprendra qu'en fait ce lieu n'existe pas en tant que tel, puisque les compères de Compay Segundo se produisaient dans plusieurs lieux et jamais dans un seul. Nous rebroussons chemin dans les odeurs de friture qui émanent des shops ambulants aux mets pas trop engageants...
Nous descendons "le Prado", grand cours piétonnier, jusqu'à rejoindre le Malecon, superbe promenade, un peu à la manière de nos "croisettes" en moins arboré, de plus de six kilomètres qui longe l'océan. Pas de plage, seulement des rochers, ce boulevard a été bâti initialement pour protéger la ville des assauts de l'atlantique qui peut se faire virulent. Nous savourons l'instant, relax, en faisant de fréquentes pauses qui nous permettent de bien apprécier les lieux. Superbes, tout en contrastes. Nous observons un instant des pêcheurs officiant sur la jetée en entrée de la baie de la havane, puis des ados qui profitent du grand espace offert par une place à la gloire de José Marti pour jouer au base-ball (le sport national).
Après moultes pauses nous regagnons notre hôtel en fin d'après-midi, en longeant le musée de la révolution. Débriefing tranquillement installés dans un des salons du hall du Sévilla, autour de rafraîchissements locaux : tout le monde en a visiblement pris plein la poire et les mirettes. Rude et belle journée, la rudesse de la condition humaine contrastant avec la beauté de la ville, sous certains aspects. Une chose est sûre, ce soir nous nous couchons des images plein la tête.

 

Jour 2 - Mardi 25/11 - La Havane, visite guidée.

Hier, nous avons pris la température tout seuls comme des grands, flanant au gré des rues, des envies. Aujourd'hui nous décidons de lâcher un peu d'argent (100$ pour 4 personnes tout de même) et de nous offrir une visite guidée, en Français s'il vous plaît : nous ne le regretterons pas, au contraire. 9h00 pétantes, notre guide nous attend déjà à l'accueil de l'hôtel. Rapides présentations, le type est cool, sympa, souriant, agréable, comme une grande majorité de ses compatriotes. Heureuse surprise, un petit bus climatisé avec chauffeur rien que pour nous ! Chouette, ça reposera un peu les gambettes.
Et c'est parti par le malecon, direction le Miramar. Le quartier chic de la Havane. Ici, les rues sont larges, les maisons sont espacées, clôturées de jolis murettes, les jardins sont arborés, les autos sont presque "normales" pour nous, bref le style est très occidental. Nous y roulons un petit moment, bercés par les explications de notre guide. Ce n'est pas le plus beau ni le plus typique de la grande ville, mais il faut le voir pour se rendre compte que tout le monde n'est visiblement pas logé à la même enseigne du "socialisme" !
Notre bus se dirige ensuite vers le "vedado", le quartier situé entre vieille ville et miramar. Celui-là même qui a en grande partie accueilli la luxure et la pègre venues du voisin nord-américain durant les années trente, quarante et cinquante. De grands immeubles sans charme viennent barrer le bord de mer de leurs imposantes masses. Derrière, le style est un mix de vieille Havane et de Miramar. Nous découvrons aussi la superbe scène, le lieu d'où Fidel Castro faisait ses mémorables discours à rallonge (7 à 8 heures, bon courage), flanquée juste devant l'ambassade des USA, comme pour mieux leur faire la nique. Excellent ! Un point d'arrêt obligatoire sur la" Plaza de la revolucion", le temps de jeter un oeil sur le mémorial José Marti (le héros national de Cuba) et tous les ministères qui bordent cette grande aire, sans charme, d'une froideur d'apparence soviétique...

Nous rembarquons, en passant par quelques lieux représentatifs de ce quartier : "cementiero de Colon" le cimetière central, "Estadio Latinoamericano" le stade de base-ball, "Coppelia" le célèbre glacier cubain, et enfin nous marquons une pause à l'"Hotel Nacional". Superbe édifice en bord de mer, bâti à la demande d'Al Capone, et qu'on accède par une allée bordée de palmiers royaux. Deux superbes Cadillac, dont une décapotable rose bonbon, pausent fièrement devant l'hôtel que nous visitons librement. Dedans le style est typique des années trente : ça sent le luxe, lustres clinquants, ferroneries en laiton, mobilier en bois précieux, plafonds peints, le hall est grandiose. Dans le salon attenant au bar, on peut consulter les portraits de toutes les stars mondiales qui sont passées par l'hôtel. Bon nombre d'acteurs français y figurent. Dehors le jardin est luxuriant, et les deux piscines sont bien attirantes avec la chaleur qui monte. Mais notre guide n'entend pas s'arrêter là !
Allez zou, c'est reparti. Nous revisitons les vieilles rues parcourues la veille, avec cette fois des explications fort intéressantes. Vraiment top, notre guide ne compte pas son temps, et la visite se poursuit tranquillement à un rythme de sénateur. Bientôt 13h00, celà fait quatre heures maintenant et nous nous séparons après qu'il nous indique un vrai bon restau, qui ne figure pas dans les guides puisque pas "autorisé par le gouvernement"... Enfin un premier repas correct depuis notre arrivée, nous ne crachons pas sur l'excellent poisson grillé orné de pommes de terres façon chips et du traditionnel "haros rice". Avec Thierry nous poursuivons notre cure de Cristal, l'une des bières locales, légère et rafraîchissante. Durant ces deux semaines, on en aura bien vidé une trentaine chacun... Les filles jouent aussi la carte locale en s'osant sur quelques verres de vin rouge, apparemment pas le meilleur qu'elles aient bu ;-)

Nous consacrons la fin de la journée à errer derrière le capitole, vers le quartier chinois, qui n'a rien d'asiatique, hormis peut-être la porte en béton qui en balise l'entrée. Particulièrement délabré, on ne s'y éternise pas d'autant qu'une bonne vieille averse tropicale vient nous rafraîchir ! De retour à l'hôtel nous finissons la journée par un petit coup tranquille, tout en musique au son entraînant des musiciens locaux. Un repas insipide à base de "pollo" dans la grande salle austère très "ceausesquienne" au sommet de l'hôtel (demi-pension oblige) au son nettement moins rigolo de trois musicos pourris. A se tirer une balle ! Pas bien grave, la fatigue se fait sentir, décalage horaire oblige, nous baissons pavillon assez tôt d'autant que demain on se jette dans la jungle routière cubaine, faudra être en forme !

 

Jour 3- Mercredi 26/11 - La Havane-Vinalès / Vinalès.

Thierry au pilotage, Nat à la traduction, Cathy à la gestion des sablés (fort utiles en milieu alimentairement incertain, voire hostile) et Lolo co-pilote. J'ai potassé les quelques cartes et astuces indiquées dans les deux guides à notre dispo : le routard et le guide Geo. A priori ça s'annonce coton, mais on est joueurs : on fait l'impasse d'acheter une carte routière, ç'aurait rendu la tâche trop facile ;-) mais normalement ça se fait assez simplement pour rallier Vinalés. Quitter l'hôtel, prendre le malecon, l'avenue 51, puis l'autoroute est indiquée... Nous prenons possession de notre auto, au design sans saveur, une Samsung, si si ça existe, mais finalement elle est spacieuse, climatisée, et quasi-neuve : ne crachons pas dans la soupe, nous serons mieux équipés que 99% des habitants de ce pays ! Mauvaise surprise, l'assurance à acquitter sur place est 50% plus chère (15$ au lieu de 10$) que celle indiquée par notre agence. Notre protestation à l'agence de location se traduira par une mise en ligne téléphonique avec la Kommandantur, à savoir Havanatour, où on m'explique dans un Français parfait que les tarifs ont changé voici plus d'un an et que Paris en a été informé. Mécontents, mais c'est çà où rien, nous nous acquittons de notre dû en bonnes vaches à lait de touristes que nous sommes. Si les ponctions étaient redistribuées au peuple ça passerait, mais là on se doute impuissants dans quelles poches part tout ce fric !
Allez zou, on embarque, la jungle urbaine s'offre à notre voiture automatique, frêle esquif coréen qui va tenter de survivre entre les Cadillac et autres monstrueuses Studbaker. Nous sommes excités comme des gosses qui doivent entrer pour la première fois sur une patinoire où glisseraient de chevronnés patineurs ! Il faut prendre le flux en marche, s'y adapter, s'y fondre. Gros rires (nerveux ?), ambiance top dans notre petite auto, et puis tout finalement se passe bien. On roule au milieu, à gauche, on passe au rouge, on s'arrête sans se garer pour prendre un ou deux clichés, sans se forcer à mal faire, simplement, naturellement nous nous adaptons à la conduite cubaine. C'est extasiant de pouvoir enfreindre les règles communément établies chez nous.

Tout baigne jusqu'à ce je commette une erreur de navigation qui nous pousse dans des endroits que nous n'aurions jamais visité sinon. Nous ratons notre entrée sur l'autoroute et du coup, nous traversons des villages typiques, ou peu de touristes posent leurs roues. C'est l'occasion pour Nathalie de peaufiner son espagnol pour demander une direction. Notre petit apparté dure une bonne heure, et c'est tout de même soulagés (les amortos de la samsung aussi) que nous touchons au précieux grand ruban bitumé !
Alors c'est ça l'autoroute ? Nous avions lu avant de partir que c'était spécial ! C'est vrai, mais finalement ce sont les routes les plus sûres (tout est relatif) sur lesquelles nous avons croisé. Je dépeins vite fait : pas de glissière de sécurité, pas de séparateur central (plus pratique pour faire demi-tour), pas de peinture au sol (tenir une file est impossible, il faut rouler où le revêtement est le meilleur à un instant T), et la vitesse limite (théorique) est de 100 km/h. Carrément utopiste parfois, à moins de rouler en Hummer. Maintenant que nous sommes sur la bonne voie, les filles en profitent pour faire une petite sieste. Thierry et moi gardons les yeux rivés bien devant. Il faut s'acclimater, anticiper, éviter les nids de poules, bref garder une concentration sur son sujet, d'autant que les obstacles sont légion : vélos, tracteurs, charrettes, camions poussifs, autos poubelles, piétons... Tout ceci pouvant aller dans le sens normal de circulation ou remonter à contre-courant ! Nous passons un point de contrôle (guitoune avec un flic qui se met au milieu de la voie) au beau milieu de nulle part, puis un incendie de végétation nous baigne d'un nuage de fumée impressionnant. Heureusement le trafic est très fluide, et l'aventure continue avec maintenant un orage solide qui nous balance un méchant grain... Notre auto se prend un instant pour un navire et tangue dans un joli aquaplaning sans conséquence, bien rattrapé ! Après avoir quitté l'autoroute, un bout de route vallonnée et tortillarde nous mène à Vinalès.

Vinalès atteint, nous trouvons notre hôtel "Los Jasmines" non sans mal, y posons vite fait nos bagages (dans des chambres très correctes), puis nous arrêtons déjeuner dans une adresse fournie par un des guides en notre possession : très convenable et peu onéreux dans un ancien séchoir à tabac, sympa. Ensuite nous allons au village bordé par un massif incroyable : les Mogotes. Ce sont des butes montagneuses, dont certaines sont vraiment abruptes. Paysage à couper le souffle, surtout depuis l'hôtel, situé sur le vallon opposé et qui offre un balcon sur toute la vallée (voir les photos).

Nous errons tranquillement dans la petite ville, puis visitons un jardin botanique qui a malheureusement beaucoup souffert des deux cyclones Gustav et Hyke. Mais les propriétaires ne sont pas abattus, et beaucoup d'espèces florales ont déjà été replantées. L'ombre offerte par les grands arbres est appréciable car la chaleur se fait plus importante que les jours précédents.
Au gré des rencontres on nous propose (enfin) un repas chez l'habitant (interdit) à base de langouste (interdit pour les locaux et de la pêcher, et de la vendre, et de communiquer avec les touristes, donc encore moins de leur faire à manger, sauf autorisation accordée par le gouvernement). Rdv 20h00 sur la place, pour qu'on nous guide jusqu'à notre lieu de repas.
Quelques heures plus tard, nous revenons, comme de fait exprès la police effectue des contrôles à quelques encablures de notre lieu de rendez-vous. Les policiers semblent plus affairés à emmerder les habitants que les touristes, nous patientons jusqu'à ce que notre contact sorti de nulle part vienne discrètement nous demander de le suivre (il monte dans une autre auto de touristes qui ont également succombé à l'appel de la langouste). Nous les suivons jusqu'à sortir du village pour aller sur les hauteurs. Il fait totalement sombre, nous grimpons sur un chemin sinueux. Là c'est carrément un groupe de touristes équipés de lampes-torches et de frontales qu'un autocar est en train de charrier pour la même raison que nous... Nos deux autos s'engagent maintenant sur de la piste défoncée, bordée d'herbes hautes. Ambiance terriblement excitante, une petite touche de stress pimente notre excursion nocturne. Enfin nous stationnons devant une habitation, perron éclairé : ce sera le gardien de nos autos. Nous suivons notre contact à pieds en pleine pampa à la lueur de sa lampe torche. Ca correspond à l'idée que je me fais du maquis pendant la guerre. On n'en est pas si loin, pour rappel les habitants ont des tickets de rationnement !


Enfin nous entrons dans un jardin privé, là deux tables sont sobrement dressées, sous une tonnelle. Super et inattendu, nous passons un agréable moment, à savourer une bonne langouste plutôt copieuse accompagnée de salades extra. L'affaire est pliée en moins d'une heure pour 10$ par personne, c'est sans conteste le meilleur rapport qulité/prix qu'on ait rencontré jusque là.

De Vinalès c'est tout ce que nous verrons (c'est dommage, il y a beaucoup de choses à voir aux alentours !), car le lendemain nous repartons tôt : il s'agit de partir pour Playa Giron, encore un gros bout de voiture en perspective qui nous oblige à repasser par La Havane. Va y avoir du sport !

 

Jour 4 - Jeudi 27/11 - Vinalès - Playa Giron / Playa Giron.

Le jour pointe à peine, réveillé tôt j'en profite pour jeter un oeil par les persiennes : quel spectacle ! J'ouvre du coup les volets et du balcon de la chambre c'est un panorama digne de Jurassic Park qui s'offre à nous ! Les Mogotes vêtues des lueurs rouges du soleil levant semblent flotter sur une mer de brume ouateuse. Grandiose, nous restons un moment à admirer le spectacle qui évolue en même temps que le soleil grimpe. C'est sans hésiter un des plus beaux panoramas naturels que nous aura offert Cuba.
Nous prenons un petit déjeuner plutôt moyen et décidons de ne pas trop traîner pour rallier Playa Giron, situé à environ 400 kms de là. Un couple de Français sympathiques quitte les lieux dans la même direction environ une heure avant nous alors que nous sommes encore à attendre notre petit déjeuner.

Un dernier regard sur la vallée de Vinalès qui maintenant s'est défaite de ses habits de brume, et nous retrouvons notre chère auto pour quelques heures à passer ensemble. Un rapide crochet par la banco de credito y commercio, histoire de renflouer les caisses, et chez oro negro pour l'essence (1.50$ le litre de special 94 ! Le baril de brut étant retombé à moins de 50 USD, au même moment chez nous le gazole vient juste de repasser sous les 1.00€) puis c'est parti pour deux heures et demi d'autoroute en direction de La Havane. Nous devons passer de l'autoroute A4 venant du sud-ouest de la capitale à l'autoroute A1 qui part en direction du sud-est de l'île. L'idée est de faire le chemin inverse de la veille, de prendre le Malecon pour contourner la Havane par le nord pour finalement repiquer par la via blanca qui mène direct à la bonne autopista... Surprise donc lorsque l'A4 s'arrête net au milieu de nulle part ne nous laissant que le choix d'aller à gauche ou à droite !
Thierry a le nez creux, nous passons à droite, enchaînons boulevards et rues habitées, pour partir vers l'est bien plus tôt que prévu. Gros coup de chance, au bout de quelques kilomètres, nous enjambons une route qui pourrait bien être notre fameuse A1 ! Un petit arrêt et un autostoppeur nous confirme que c'est bien la route vers l'est ! Demi tour sur le terre-plein central, pratique, et nous voilà sur la route des plages :-) Au final on s'est évité tout le centre ville et son lot d'imprévus et avons gagné un bon bout de temps.

L'humeur est au beau fixe, nous voilà libérés d'un poids, et pour nous refaire la cerise, marquons un petit arrêt "pollo" au km74 dans un petit rade bien sympa, entièrement ouvert, une sorte de grande terrasse couverte de feuilles de palmiers à l'accueil chaleureux, musical avec un petit duo d'interprètes qui met l'ambiance. Pollo, riz, cristal et zou, nous rembarquons direction Playa Giron. Nous passons Guama, son marais et sa zone naturelle verdoyante pour enfin toucher au bleu turquoise des Caraïbes. Nous arrivons enfin à l'hôtel, à l'entrée comment dire... toute militaire, bordée de chars et d'un vieil avion de combat ! Le parking de l'hôtel ressemble à une piste d'envol, et les bungalows en béton qualifiés par le routard de "soviétiquement alignés" tiennent leur rang dans cet environnement qui me rappelle furieusement mon service militaire. Tout est à l'avenant, les deux étoiles attribuées à l'hôtel doivent dater de l'époque américaine, c'est pas possible autrement !

Nous profitons malgré tout de la plage, plutôt agréable si cette foutue digue ne barrait pas l'horizon de sa masse grise. Deux jeunes s'amusent à tomber des noix de coco, ce qui intrigue Cathy. Elle part à leur rencontre, et ils lui proposent une dégustation de lait de coco. Super sympas les deux cubains en font des tonnes, et ouvrent noix de coco sur noix de coco pour faire goûter aux filles le fruit à différents stades de maturité. Grâce à ça, nous allons faire une des plus belles rencontres de ce séjour, puisque de fil en aiguille nos deux lascars vont nous "vendre" un repas chez l'habitant à base de... langouste. En bons gourmands que nous sommes, nous ne pouvons refuser, rendez-vous est pris pour un peu plus tard. Voilà qui remonte un peu notre moral. En attendant l'heure de notre rencard, nous buvons un coup au bar : ambiance bidasse, une équipe de tchèques peuple l'espace sonore de beuglements qui résonnent désagréablement... Heureusement il est bientôt l'heure de notre prise de contact. Le petit gars est là, fidèle à son engagement, et il nous mène chez l'habitant.
Nous arrivons toutes lumières éteintes, on nous fait stationner discrètement en retrait des habitations, et on nous mène dans la cuisine. Notre hôte est là, souriant mais un brin speed car ce soir il a beaucoup de clients : il nous montre les langoustes, ce qu'il en reste, entièrement décarapacées, pêchées du matin ! Un petit cuba libre pour nous faire patienter durant la cuisson et son frère, très aimable lui aussi nous fait la causette. Il parle un très bon français et petit à petit se lâche sur le régime "socialiste" cubain. On sent la colère qui l'habite, il nous dépeint le régime et ses arcanes, la corruption de tous les instants, les passe-droits et avantages accordés aux collaborateurs "socialistes", bref on tient enfin un interlocuteur qui ose ne pas mâcher ses mots ! On en apprend aussi un peu plus sur les salaires cubains : un médecin gagne environ 20$, une retraitée environ 4 !! Pour vivre correctement il faut environ 200$ à un cubain, sachant que théoriquement il gagne peu mais que tout est censé être pris en charge... Dans nos rêves car en réalité, le carnet de rationnement familial ne suffit pas à nourrir la famille, il faut donc avoir recours au système D ! C'est ce que fait notre hôte, en nous recevant, il prend quelques risques certes, mais il gagne ainsi de l'argent qui lui permet de faire vivre sa famille. Il n'a pas beaucoup d'autre choix... Nous passons une super soirée à discuter avec eux, c'est vraiment sympa et nous fait relativiser sur nos petites misères quotidiennes !
Malheureusement pour nous, il faut maintenant quitter les lieux (d'autres clients viennent essayer la sublime langouste marinée) et nous quittons nos amis d'un soir, plus riches d'un échange humain fort intéressant.
L'idée de rejoindre nos pouilleux bungalows trop tôt n'enchante personne, et nous buvons un dernier verre tous les quatre au bar de l'hôtel qui s'est maintenant déserté. Beaucoup plus calme sans les Tchèques, nous passons un bon moment à échanger sur notre petite soirée, avant de céder à l'appel du sommeil...

 

Jour 5 - Vendredi 28/11/2008 - Playa Giron - Cienfuegos - Trinidad (Playa Ancon)

6h50 pétantes, tout le monde est prêt ! Il faut dire que la prestation hotelière a motivé tout ce petit monde à oublier au plus tôt cette étape. Nous nous présentons à 7h00 pétantes au restau de ce qu'ils appellent un hôtel, histoire de prendre le petit-déj' compris dans le prix et de mettre les voiles direction Cienfuegos. L'échéance sera retardée d'une demi-heure, le buffet n'ouvrant au public qu'à 7h30... Allez on oublie, et on trace !
La route est conforme aux standards cubains : nids de poules, portions sans revêtement, etc, mais tout se déroule dans des paysages superbes, alternant entre petits villages, champs de tabac, de bananiers ou de cannes à sucres.
Nous atteignons Cienfuegos de bonne heure. Cette ville de taille moyenne, borde une superbe baie à l'eau bleue marine. Nous commençons par visiter la pointe sud et le petit jardin buccolique qui orne le bout de la pointe de Cienfuegos. Quelques belles maisons coloniales (dont la plus belle nommée "el palacio el valle" sont posées là paisiblement, en bord d'une promenade balisée de palmiers, en bord de mer. L'endroit est vraiment tranquille, l'eau est claire, il fait beau et chaud, nous prenons le temps de flâner en bons touristes, c'est super agréable.

Un peu plus tard nous remontons vers le centre ville, par le malecon local, beaucoup plus rectiligne et court que celui de La Havane, le but étant de nous restaurer, le petit-déjeuner lamentable du matin ayant laissé les estomacs sur les dents...
Le centre ville est magnifique, les maisons sont plus basses qu'à La Havane, mieux entretenues aussi, on sent que la ville est plus "riche". Nous stationnons en bordure du parc Jose Marti et moyennant 1$, nous nous attachons la surveillance d'un local : moins cher qu'un parcmètre et plus convivial ! Monuments et commerces bordent l'agréable place. Après une petite promenade et un peu de shopping touristique, nous déjeunons dans une pizzeria indiquée par un des deux guides. Je ne reste pas sur un échec et décide de commander une pizza... sans thon !
Elle est plus que correcte, mais bien grasse. Malgré tout, tout le monde est à peu près satisfait du repas, et nous poursuivons par une balade digestive au gré des rues de l'agréable cité cubaine. Il fait vraiment bon y flâner et prendre le temps de regarder les gens y vivre. Même si la ville est plus petite, le contraste avec La Havane est important : la précarité n'y est pas omni-présente comme dans la capitale, les bâtiments sont en bon état, moins hauts, les boutiques sont mieux achalandées et plus agréables, la mendicité quasiment inexistante. C'était écrit dans le routard : on sent que la ville est une des plus riches du pays, industrie oblige.

Malheureusement, il nous faut quitter la sympathique cité, pour rallier notre hôtel du soir (et des 2 suivants) à Trinidad. Plutôt que de faire escale dans le pouilleux hôtel de playa Giron, il aurait été plus heureux de faire escale une nuit ici... Une prochaine fois ;-)
Direction Trinidad donc, et nous nous extirpons tant bien que mal de Cienfuegos (après une ou deux fausses pistes) avec le verdoyant massif de l'Escambray en toile de fond. Nous le contournons par le sud, la route cotière, fort agréable en bordure de Mer des Caraïbes avec son panaché de bleus superbes qui donnent envie d'aller s'y plonger.

C'est tout heureux que nous découvrons notre nouvel hôtel "Las Brisas, Trinidad del mar": bâti en 2000, l'architecture est superbe, les bâtiments assez bas (R+2 maxi) s'intègrent fort bien aux paysages, et on va pouvoir se lâcher un peu, formule tout-inclus 24h/24h ! C'est en fait un ensemble de plusieurs bâtiments qui renferme un vaste jardin central, superbement arboré et égayé d'une piscine aux formes hollywoodiennes, magnifique, mais certainement qu'on peut trouver le même hôtel dans n'importe quel autre point du globe situé sur la même latitude.
Ne boudant pas notre plaisir de confort retrouvé, nous profitons de la soirée entre cristal, cuba libre, et spectacle musical fort sympathique. Certains locaux (look d'enfer, aguicheur à souhait pour les filles, clinquant avec santiags chromées et boucles de ceintures façon cow-boy pour les mecs) dansent au son des "tres" (guitare locale à 3 paires de cordes), "guiros" (l'instrument en forme de grosse noix de cajou qu'on frotte avec un petit bâton et qui fait scritchiki, scritchiki, ...) et "maracas" (tchik, tchik). Une bonne soirée donc !

Jour 6 - Samedi 29/11/2008 - Trinidad

La matinée après un petit-déjeuner correct, sans plus, sera consacrée à la plage. Rythme tranquille, ambiance glandouille, promenade entre mer turquoise et sable blanc réhaussé de cocotiers. La belle vie quoi ! De quoi prendre le temps d'écrire quelques cartes postales (qui devraient mettre entre 11 jours et 12 semaines à arriver en France). Nous déjeunons vite fait, pas de quoi s'éterniser tellement c'est moyen, puis nous filons découvrir le centre de Trinidad.
Pour ça aussi, le routard est bien fait : les plans des centre-ville y figurent, ce qui permet de trouver l'endroit stratégique pour stationner au mieux et surtout de s'y retrouver dans toutes ces rues perpendiculaires. Tous les centre-ville sont basés sur le même principe : les rues sont perpendiculaires, et sont la plupart du temps à sens unique (souvent alternativement à gauche puis à droite), numérotées comme les avenues américaines, et portent parfois un nom. N°1 au hit parade des noms de rue : José Marti ;-)

Nous stationnons donc dans Trinidad pour une grosse après-midi à savourer les charmes de cette superbe petite ville. Pour ma part c'est la ville que j'ai préféré, et qui répondait le plus à l'image que je me faisais de Cuba avant d'y mettre les pieds. Un grand nombre de rues y sont piétonnes et pavées, comme à l'origine, et le centre est posé sur un des piémonts de l'Escambray face à la mer. Les rues regorgent de maisons basses, colorées, aux ouvertures réhaussées de grilles ferronnées magnifiques. On a l'impression que le temps s'est arrêté ici. Les rues grouillent de monde et contrairement aux autres villes traversées, ici il y a beaucoup d'artisans qui proposent leurs productions dans les rues. Ca va des maracas, aux peintures, en passant par l'artisanat textile (nappes, chemises, etc), les sculptures sur bois, etc... Il y a beaucoup de petits étals posés dans les rues pavées.
En fin d'après-midi, la lumière du soleil déclinant donne un côté encore plus magnifique aux lieux. Sur le haut, la "plaza mayor" baigne dans une lumière jaune orangée superbe, c'est un régal. Après presqu'une semaine de séjour , nous sommes maintenant bien dans le rythme cubain, et notre vitesse de progression est quasi-locale : no stress, nous prenons le temps d'apprécier cet environnement vraiment délectable et dépaysant. Au gré des rues, nous apercevons quelques "casas particulares" (Trinidad est la ville qui en propose le plus grand nombre) aux pièces superbement entretenues dont l'atmosphère évoque les origines de ces habitations et aux patios parfois merveilleux. La ville regorge de dizaines, certainement plus, de joyaux de maisons de ce type.
Nous nous plaisons tellement à flâner dans les rues qu'il fait presque nuit lorsque nous regagnons notre hôtel, très occidental.
Nous y passons une nouvelle soirée fort sympa, à profiter de divins "pina colada" épongés à grands coups de "papas fritas" (frites) qui font office d'amuse-gueule pendant une longue session d'apéro rythmée de salsas et autres cha-chas.

Jour 7 - Dimanche 30/11/2008 - Trinidad

Hier nous avons visité Trinidad, aujourd'hui nous déjeunons chez l'habitant ! Au gré des rencontres de la veille, On nous a proposé une formule tout inclus : prise en charge près de l'hôtel, trajet jusqu'à notre lieu de restauration en vieille américaine, et une langouste par personne accompagnée de salades et de vin blanc pour un prix forfaitaire de 10$ par personne ! Difficile de résister à la tentation... Et puis si on peut contribuer à aider les particuliers plutôt que de toujours laisser notre fric aux deux vieux frangins et à leur clique de chefs communistes, on ne va pas s'en priver. Au moins, nos 10$ iront dans la poche des gens qui en ont vraiment besoin !
Le ciel étant plutôt gris ce matin, nous visitons Torre Iznaga avant de rallier notre point de rendez-vous avec l'homme à l'américaine, nom de code "Pititi". Il est bien là, le nez dans le capot de sa superbe Pontiac Parisienne de 1959, feignant la panne en attendant qu'on le retrouve.
- Pititi ?
- Hola Si !
Et zou, sitôt dit, sitôt embarqués dans le vaisseau de l'oncle Sam. On est comme des gamins dans un manège : bananes sur tous nos visages. Et nous roulons, dans le vent des vitres grandes ouvertes vers les quartiers populaires de Trinidad. Quel panard ! J'avais lu qu'il était possible de faire des tours dans ce type de voiture mais que toujours les conducteurs abusaient sur les prix... Là, rien à dire ! Il y en a pour qui venir à Cuba sans fumer de cigare est sacrilège, pour moi (nous) c'était plutôt de ne pas monter dans ce type d'engin qui aurait été regrettable ! La conduite ? Décontracté, notre souriant et sympathique conducteur a une stratégie écologique : il monte à 70/80 sans trop appuyer sur le champignon, puis coupe tout jusqu'à retomber vers les 30 km/h, ce qui prend un certain temps compte-tenu de l'inertie de la voiture ! Le chauffeur me confie qu'avec 1 litre d'essence il parcourt 11 kms : pas si mal, je m'attendais à un appétit plus féroce. Après un repas simple mais sublime (langouste, salades vertes, choux, tomates, concombre, riz et vin blanc) nous ressortons de la casa paticulare l'estomac bien plein, les papilles encore toutes émoustillées par ces délicieux crustacés mais dans une chaleur lourde à l'atmosphère moite d'après orage...
Après un retour à l'hôtel dans la magnifique auto, nous allons digérer tranquillement tout ça sur les transats à la plage. De quoi écrire encore quelques cartes, faire un peu de lecture, en ayant pour seul souci de surveiller l'heure pour ne pas rater le coup d'envoi de l'apéro. Farniente.


Et encore une bonne soirée, arrosée de cocktails (les pina-coladas ont été particulièrement appréciés), avec un groupe musical bien sympathique et entraînant qui aura mis le feu à une bande de danseurs locaux impressionnants ! Je ne suis pas trop fana de danse, mais là j'avoue avoir été subjugué par le niveau technique des couples qui se mouvaient avec une aisance et un naturel incroyables : respect ! Et un peu honteux d'appartenir à la même patrie que cet espèce de vieux beau ridicule (ventripotant, moitié chauve avec un catogan, tshirt moulant orange fluo, le top quoi !) qui se prenait pour Travolta et obligeait quelques petites mignonnes cubaines à subir ses assauts de piètre danseur... J'ose pas imaginer pire !
Allez au lit !

Jour 8 - Lundi 01/12/2008 - Trinidad - Escambray - Santa Clara

Voilà, notre parenthèse all-inclusive prend fin, et le temps gris nous motive pour mettre les bouts juste après le petit déj'. Bye-bye Trinidad, direction Santa-Clara, la ville du Che ! Deux options s'offrent à nous : longer la côte sud vers l'est jusqu'à rejoindre l'autopista et revenir nord-ouest vers Santa-Clara, ou bien tailler droit au nord, en coupant par le massif de l'Escambray. Nous nous arrêtons demander aux locaux quelle est la meilleure option. Une femme nous conseille d'éviter la route dans le massif, tandis qu'un policier nous dit que ça passe sans problème ! Nous, on aime l'aventure, et on fonce tête baissée sur les conseils de l'agent d'état.


Excellente initiative ! Une route (disons plutôt une trace alternant portions bitumées défoncées et pistes) de toute beauté qui nous immerge dans un océan de verdure luxuriante. Le massif est magnifique, je m'imagine sans y avoir posé les pieds que le Nicaragua doit ressembler à ça ! Et nous faisons notre petit bonhomme de chemin, à jouer des montagnes russes, passant même un gué (heureusement qu'il ne pleuvait pas encore), prenant le temps de faire quelques photos en ces lieux désertiques sublimes. Nous prenons en chemin une stoppeuse pour la conduire jusqu'à son lieu de travail. Bref, au bout de 3h30 de VTT (Voiture tout terrain), nous venons à bout des 90 kms de traversée du massif de l'Escambray ! Bravo Thierry, fallait être concentré sur la conduite... Et heureusement que nous sommes partis tôt, car sitôt sortis de la portion camel-trophy, nous avons pris un orage terrible qui n'a cessé qu'arrivés à Santa-Clara. Le prendre pendant que nous étions dans les montagnes aurait compliqué la tâche.


Santa Clara est vite visitée, son centre ville est le moins agréable de ceux que nous ayons arpenté. C'est plus moderne, ça ressemble presque à une petite ville européenne. Bref, déçus de cette escale qui n'apporte pas grand chose, hormis peut-être pour les amateurs, le fameux train blindé (mis en scène à la sortie de la ville) qu'à fait dérailler le Che avec sa bande de révolutionnaires.
Sinon, l'hôtel (La Granjita) est correct, rien à dire, mais le temps pluvieux et le peu d'intérêt touristique de Santa Clara mettent un petit bémol sur l'ambiance jusque là extra.
Allez, une bonne nuit, et demain on met les voiles pour se la couler douce sur un cayo :-)

 

Jour 9 - Mardi 02/12/2008 - Santa Clara - Remedios - Cayo Las Brujas

Les gros nuages bas d'hier commencent enfin à se morceler après une nuit très pluvieuse. Le soleil revient, le moral aussi ! Après le petit-déj' nous faisons un rapide crochet à la ville pour aller voir ce fameux train, mouais bon c'est un train quoi... C'est vrai qu'il revêt une importance toute particulière dans la révolution puisque le Che en s'en emparant aux dépends des troupes de Batista, a d'une part privé l'armée du régime d'armement, et s'est retrouvé équipé comme jamais en matériel militaire. Le Caterpillar utilisé pour dévier les rails est même exposé !
Allez, zou, route vers les plages. Notons que pour une fois, la route (en direction des cayos) est belle, voire nickel ! Nous faisons une petite pause à Remedios, sympathique village, où on peut s'immerger dans le Cuba authentique : nous y flânons tranquillement sur la place centrale, au rythme local, c'est reposant.
Et nous repartons en direction de la côte atlantique. Un crabe géant en béton borne l'entrée du village de Caibarien et bien sûr, faute de panneau, nous loupons la bifurcation qui mène vers les Cayos. Ca nous permet de visiter le village, vraiment dans un piteux état celui-là. Bon an mal an, nous retrouvons notre voie, et le chemin qui mène aux joyaux de la côte nord cubaine.


Nous nous acquittons des 2$ de droit de passage (c'est moins cher que le pont de l'île de Ré par exemple) pour entamer la fantastique route bâtie sur la mer : un remblai de plus de 50 kms de long parsemé de plus de 50 ponts pour permettre à l'eau de circuler de part et d'autre de l'ouvrage. C'est assez impressionnant et les paysages sont somptueux, on roule entre mer bleue turquoise et ciel parsemé d'azur. On ne sait pas très bien si la multitude d'îlots est de la mangrove ou de la terre ferme, et les presque cinquante kilomètres passent à une vitesse folle. L'aéroport de Las Brujas signale que nous arrivons à destination, une petite route sur la gauche nous mène à notre nouvel hôtel. Superbe, intimiste (seulement 23 bungalows-chambres) et extrêment bien intégré à son environnement luxuriant : tous les cheminements reliant les habitations de l'hôtel sont sur des pilotis posés entre les arbustes. On a un peu l'impression de flotter entre les branches. Les oiseaux sont nombreux, on sent qu'ici la nature est (encore) bien préservée.


Après un déjeuner de bonne facture au charmant restau de l'hôtel, nous profitons de la plage de sable blanc bordée de palmiers : l'atlantique est aussi beau que les Caraïbes et je trouve l'eau un poil plus chaude. Tant mieux, et j'en profite après une belle ballade en famille sur la plage déserte, sous les allées et venues d'un couple de pélicans ! On est bien !
Le restau est décidément bien sympathique, sorte de grande cahute ronde en bois réhaussée d'une vigie coiffée de feuilles de palmes. En plus il est placé sur une pointe rocheuse, un peu à l'écart des bungalows, qui fait dominer la plage et la mer pendant qu'on s'y sustente. On s'y sent bien, d'autant que les pina-colada y sont excellents et la cuisine tout simplement la meilleure de notre séjour. Nous profitons donc de ce lieu charmant avant une bonne nuit réparatrice.

 

Jour 10 - Mercredi 03/12/2008 - Cayo Las Brujas

Aujourd'hui il fait beau mais le vent est puissant. Un gros vent du nord qui fait qu'il est difficile de tenir sur la plage. Heureusement il y a, à l'abri derrière le rocher qui accueille l'hôtel, une toute petit plage ou l'on tient à quatre : pile-poil pour nous ! Cathy fait le ménage et évacue les algues qui s'y sont accumulées durant la nuit, et nous nous payons une bonne tranche de soleil-glandouille au bruit du clapotis des petites vagues. Paisibles.
De la marina s'éloignent deux catamarans bondés de touristes venus pour la journée faire une petite croisière "tout-inclus" à la voile. A priori il y a un peu au large des endroits sublimes dédiés à la plongée. En fin de matinée, le soleil se cache et les nuages finissent par en prendre le dessus. L'occasion pour nous de passer l'après-midi à visiter le Cayo, et d'aller jusqu'au Cayo Santa-maria, un peu plus loin. Il abrite deux complexes hôteliers espagnols flambant neuf, de haut standing. On entre dans le premier discrètement histoire de visiter vite fait : c'est top luxe, piscines de plusieurs centaines de mètres carrés, au look très intégré à une végétation magnifique, fleurie. Un peu comme l'hôtel que nous avions à Trinidad, mais en mieux ! Dans le deuxième, on demande à l'accueil s'il nous est possible de visiter, et sympa on nous réserve une visite particulière, en petite voiture de golf rallongée. Sympa et inattendue visite qui nous fait slalomer dans les nombreuses allées du complexe hôtelier. Du haut standing, les deux complexes communiquent, mais l'un compte une étoile de moins que l'autre...
Et voilà, notre séjour sur le Cayo touche (déjà) à sa fin. Tout va beaucoup plus vite depuis le début de cette semaine. Le temps défile à une vitesse folle. Une dernière soirée sympa au restaurant (de toutes façons on n'a pas le choix, sur le Cayo, aucune habitation, les Cubains n'y travaillant pas ne peuvent y séjourner). Demain déjà, nous bouclerons notre folle virée cubaine en revenant à La Havane et ses contrastes hauts en émotions.

 

Jour 11 - Jeudi 04/12/2008 - Las Brujas - La Havane

Est-ce le fait qu'on a fini par se faire au décalage horaire, ou le peu d'envie de quitter ce charmant Cayo, toujours est-il que ce matin, Nat et moi on est vraiment à la bourre, impossible de se sortir du lit. Cathy et Thierry ne nous en tiennent pas rigueur, et nous les retrouvons un peu plus tard pour le petit déjeuner.
On a prévu de partir assez tôt, car il y a environ 500 kilomètres pour rallier la capitale, connaissant le caractère aventureux que peut prendre un simple trajet routier dans ce pays, on joue la prudence. Et finalement, tout se déroule sans encombre. Jusqu'à Santa Clara d'abord, ralliée sans souci particulier, on notera juste la chance que nous avons eue de rouler parallèlement à un train qui semblait sorti tout droit d'un western ! Le chauffeur nous a même fait un show, avec sifflet, vapeur et tout le toutim : encore un moment incroyable...
Nous finissons par rejoindre l'autoroute et ses vendeurs ambulants sans trop nous en rendre compte : d'un coup la route devient plus large et puis voilà... Rien de spécial, hormis peut-être une session tôle ondulée terrible qui a bien failli nous sortir de la dite autoroute. Un peu plus loin, on aura aussi la surprise de croiser un panneau STOP au beau milieu de l'autoroute : ben oui, une voie ferrée la traverse, juste au pied d'un pont sur lequel ne passe rien ! Et finalement comme ce n'était pas si mal, nous traversons la chaussée opposée, au Km 74, pour nous restaurer d'un peu de pollo avec du riz au même endroit que la semaine précédente.


C'est en début d'après-midi que nous retrouvons La Havane. Maintenant on maîtrise bien et nous rejoignons le bord de mer les doigts dans le nez. Les filles veulent faire un peu de shopping sur le marché des artisans. On y passera un certain temps, à essayer de ramener quelques souvenirs (pas évident, les valises sont pleines à craquer). Puis nous referons un ultime passage sur le Malecon pour nous promener un peu dans Miramar. Le temps de faire quelques emplettes supplémentaires au supermarché (si, si ! Bon c'est pas Leclerc non plus hein !). Un dernier Parcmètre humain essaye de nous taxer alors qu'on n'est rien venu nous dire en nous garant, et c'en sera fini de notre collaboration avec notre chère Samsung. Nous la restituons à l'organisme de location le soir-même histoire d'éviter tout risque à lui faire passer la nuit dans une rue de La Havane.


Nous prenons possession de nos chambres au Sevilla, où nous devons passer cette dernière nuit cubaine. Sachant ce qui nous attend, c'est un peu la mort dans l'âme que nous appréhendons la demi-pension du soir, et après un dernier cocktail dans le patio, c'est tout heureux qu'on nous apprend que nous ne pouvons pas dîner au triste neuvième étage : un colloque de brushing & brushing s'y déroulant ! Ooooh, comme c'est dommage ! Et nous prenons même à cette occasion notre meilleur repas à cet hôtel, dans le patio, au rythme effreiné de plusieurs groupes venant se relayer régulièrement.
Un dernier tour de nuit dans la Havane, et nous regagnons nos chambres un peu à regret de déjà en finir de cette agréable tiédeur nocturne.

 

 

 


Jour 12 - Vendredi 05/12/2008 - La Havane

Les meilleures choses ont une fin, c'est bien le cas aujourd'hui... Ce soir nous replions nos bagages, direction Paris, un peu le coeur serré en ce qui me concerne !


Pour en profiter et comme mieux nous en imbiber, nous repartons au gré des rues de la vieille ville. L'impression n'est plus tout à fait la même qu'il y a dix jours : on s'est habitués à la condition humaine locale. On est forcément plus à l'aise, tout en restant respectueux bien entendu. Les rues grouillent toujours autant, les gens n'ont, tout bien pesé, par l'air si malheureux. La misère finalement est plus matérielle qu'humaine, bien sûr tout ceci ressort encore plus à la Havane qui oscille entre magnifique architecture et délabrement total. Un petit tour obligatoire par la toute petite boutique de cigares située sur "Oficios", et nous regagnons fissa l'hôtel dont nous devons quitter les chambres à midi.


Peu de temps nous reste l'après-midi, nous nous empressons au marché des artisans et craquons sur une jolie toile déjà repérée la veille. Il y en a un paquet qui nous plaisent, mais nous restons raisonnable. Nous nous acquittons de la taxe sur les produits d'art (une de plus) et cette fois c'en est bien fini, la suite n'est plus que détails inintéressants et mortellement longuets du genre taxi, aéroport, attente, embarquement et décollage !
Adios Cuba ! C'était top ! Je ne dis pas que je n'y reviendrai pas ;-)

 

 

 


Jour 13 - Samedi 06/12/2008 - Paris - Toulouse

Le 747 se pose à l'heure dite dans les pales rayons du soleil parisien. Dès la sortie de l'avion on sent la fraîcheur, pas de doute c'est fini, Cuba est loin derrière. Nous laissons Cathy et Thierry à leur TGV après une dernière embrassade ! Un grand merci pour ce super voyage effectué en leur charmante compagnie. On s'est toujours super bien entendus du début à la fin, ce n'est pas forcément évident de passer quinze jours sans heurts aussi proches les uns des autres. Les crises de franche rigolade se sont succédées bon train et le voyage s'est déroulé dans une ambiance paisible et une bonne humeur de tous les instants.

Nous avons partagé beaucoup de bons moments durant ces deux semaines, avec des souvenirs incroyables qui resteront longtemps en nous ! Un dépaysement incroyable avec des paysages, des villes étonnantes et des gens chaleureux comme rarement, des émotions surtout le premier jour, mais aussi lors de riches rencontres avec les habitants, des aventures quotidiennes à bord de notre voiture asiatique, quelques pointes de stress dans le maquis de Vinales ou près de Playa Giron, un tour inespéré en américaine, et plein de petites choses qui ont contribué à bâtir un séjour comme je n'imaginais même pas réaliser avant de partir !

Un seul conseil : Allez voir Cuba et les cubains ! Et surtout il ne faut pas hésiter à aller chez l'habitant... :-)

 

Pour accéder à toutes les photos prises durant ce séjour (400 clichés) : diaporama.

Pour des infos, des réactions au sujet de ce voyage, vous pouvez me contacter en cliquant ici.